Le billet du jour par Michel Rosten

Dimanche 22 juillet 2018

La finale de l’Iris Trophy, le  15 000 $ organisé par le Charles-Quint, n’a guère tenu ses promesses. Pour assister à un vrai match de tennis, il fallait venir la veille pour voir Lara Salden en découdre avec Mirjam Bjorklund. Dimanche, la Suédoise fut malheureusement très loin de reproduire sa performance de la veille. On eut l’impression qu’elle ne joua guère détendue, comme si elle n’avait jamais remporté un titre auparavant (elle se fit connaître l’an dernier en gagnant à Knokke)  et qu’elle se trouvait en quelque sorte paralysée par l’enjeu. Certes, son adversaire n’est pas de celles dont le jeu appelle des échanges d’une grande inspiration. Julyette Steurs s’emploie plus souvent à dévaster le camp adverse plutôt qu’à édifier le sien.

Mirjam Bjorklund ne fit guère ce que l’on attendait d’elle : elle ne prit guère l’initiative dont elle avait les moyens, recula de manière abusive derrière sa ligne de fond, répugna curieusement à suivre ses frappes les plus puissantes à la volée (qui n’est pas sa tasse de thé, on en conviendra) et ne songea guère à distiller des amorties bien que son adversaire manque de vélocité sur les balles courtes tandis que son déplacement en largeur ne souffre pas la moindre critique. Il y eut donc une singulière défaillance d’ordre tactique dans le chef de la Scandinave qui – une fois n’est pas coutume – manqua de régularité sur sa première balle de service et commit un nombre inhabituel d’erreurs depuis le fond du court. Ce ne sont pas ses contre-attaques déclenchées, toutes droites, le long des lignes qui les feront oublier.

Le fait même que l’on parle de contre-attaques montre bien que Julyette Steur ne se laissa guère manoeuvrer. Elle prit au contraire ses responsabilités en campant aussi souvent que possible sur sa ligne de fond pour orienter les échanges à sa convenance plutôt qu’à celle de sa rivale, qui connut cependant la bonne fortune de prendre un départ excellent et de mener 3/0, faisant la démonstration que les balles hautes qu’elle devait négocier pratiquement dans le grillage du fond ne la gênaient guère. Déterminée à effacer le break de retard concédé dès le deuxième jeu, elle n’y parvint que dans le neuvième jeu, en claquant une belle volée. Eh oui ! Une volée gagnante Revenue à 5/5, crut-elle que le match allait vraiment commencer ?

Le fait est qu’à partir de ce moment, la finale tourna court. L’Allemande ne sauva plus qu’un jeu. Son deuxième set fut bien triste et cette combattante dans l’âme déposa les armes, se contentant de profiter au détour de chaque jeu des approximations de son opposante.

 
Samedi 21 juillet 2018
 

Les demi-finales de l’Iris Trophy, le 15 000 dollars organisé par le Charles-Quint, ont donné lieu à un set de classe mondiale entre Lara Salden et Mirjam Bjorklund. Cette heure de tennis a prouvé que des jeunes femmes de 18 et 20 ans, qui se débattent dans un « Future » (terme qui montre bien quel chemin il leur reste à parcourir) n’ont pas tort de croire en des jours meilleurs. Le spectacle qu’elles ont offert mérite la plus grande considération et tout porte à croire que, dans un proche avenir, ces deux joueuses seront de taille à reproduire régulièrement le même niveau de performance, à l’instar de la jeune Luxembourgeoise Mandy Minella (19 ans) qui, ce 21 juillet, vient d’atteindre pour la première fois une finale sur le circuit principal de la WTA, à Gstaad (doté de 250 000 $), après être passée elle aussi par le « Future » du Charles-Quint.
 

Mais revenons à ce premier set de si belle tenue. Lara Salden se fit breaker dès le troisième jeu ; cela ne la perturba guère. Dès le jeu suivant, à la relance, elle fut sur le point de rendre la politesse à la Suédoise, mais elle ne put tirer parti de la balle de break qu’elle se ménagea. Qu’à cela ne tienne ! Deux jeux plus tard, elle remit l’ouvrage sur le métier : elle déclencha deux attaques qui eussent mérité le meilleur sort en forcant, à 15/40, deux occasions de refaire son retard au sixième jeu. Puis au huitième, elle manqua de réussite : elle ne compta pas moins de huit opportunités de revenir à hauteur de son adversaire. Sur deux d’entre elles, elle fut victime d’une balle let. Et sur une troisième, elle vit une amortie magnifique hésiter sur la bande du filet avant de tomber du mauvais côté pour la Limbourgeoise. Ces précisions données, il convient cependant de souligner que Mirjam Bjorklund fit le boulot  pour ne pas perdre l’avantage qu’elle s’était procuré. Son service fut très performant – elle ne perdit pas une seule fois sa mise en jeu – et en tout cas bien plus que l’an passé quand elle se hissa également en finale. Ses coups du fond lui permirent de résister aux assauts dont elle fit l’objet quasi en permanence pendant la manche initiale. (S’il fut un domaine, un seul, où elle parut vulnérable, c’est au filet.) La perte de ce huitième jeu fut pour Lara Salden une sorte de coup de grâce anticipé : elle perdit cinq jeux de rang et dès lors de sa superbe, son adversaire ayant bien compris qu’elle obtiendrait sous peu la revanche qu’elle attendait après sa récente défaite au Zoute.

L’autre demi-finale, beaucoup plus longue, manqua totalement d’intérêt par comparaison. Elle aurait duré bien plus longtemps encore si Eliessa Van Langendonck n’avait visiblement payé le tribut du très long match qu’elle avait livré la veille pour se tirer d’affaire contre la Française Vinciane Rémy. Pendant deux sets, elle se tint à flots, de manière très académique, notamment grâce à ses campagnes d’amorties ; mais elle finit par trop souffrir des balles liftées, lobées sans nécessité si ce n’est celle de la repousser jusque dans le grillage au fond du courts – et cela d’autant plus qu’elle souffrait de l’épaule, ce qui l’empêcha visible de smasher. Malgré le gain du premier set, sur tie-break, elle finit par s’incliner en concédant six jeux d’affilée après avoir pourtant ravi le premier de la manche décisive.

Vendredi 20 juillet 2018

Vendredi, le ciel s’est couvert – ce qui n’a même pas fait sourciller Luc Delory, qui dirige sereinement (mais de main de maître) le 15 000 $, en dépit de l’assistance de Denise S. qui, se faisant passer pour botaniste, biologiste, comptable et sportive de haut niveau, a induit tous les membres du club en erreur le jour où, de manière péremptoire, elle a soutenu contre vents et marées que les spectateurs du tournoi se protégeaient du soleil sous un majestueux érable argenté alors qu’il s’agissait évidemment d’un érable champêtre. On espère que nos lecteurs voudront bien excuser notre méprise, inspirée par la confiance que l’on croyait pouvoir placer en une prétendue experte.

Le premier match de la journée a mis en lice Lara Salden et la Grecque Argyrokastriti. Il  a livré le verdict attendu : la jeune Belge a pris son adversaire à la gorge dès la première balle et ne laissant qu’un quinze par jeu, elle prit une substantielle avance à 4/0. A partir de ce moment, les échanges commencèrent à s’équilibrer quelque peu ; mais la Limbourgeoise, dominatrice dans tous les secteurs du jeu, ne connut aucune émotion particulière. Et comment aurait-il pu en aller autrement dans la mesure où, à la relance, elle ne laissa pas la moindre chance à la gauchère qui lui faisait face ? Celle-ci ne remporta aucune de ses mises en jeu !

Le match suivant tourna court, lui aussi. Mirjam Bjorklund s’est débarrassée de l’Italienne Burnett en deux manches. La première fut expédiée en deux temps et trois mouvements et l’on put penser que la seconde ne se prolongerait pas davantage ; mais, menée 3/1 à la suite d’un break consenti sur une grosse double-faute, la Transalpine parvint à mieux soutenir le rythme qui lui était imposé. Elle revint à 3/3 ; mais ce fut son chant du cygne car elle céda les trois jeux suivants. La Suédoise aura sans doute puisé un supplément de confiance dans cette victoire aisée, ce qui ne lui sera pas inutile, même si elle ne cache pas qu’elle entend remporter son premier titre de l’année. Elle devra cependant passer un fameux obstacle pour satisfaire cette envie puisque Lara Salden se présentera sur sa route samedi et que la Limbourgeoise l’a éliminée la semaine dernière en quart de finale au tournoi de Knokke. Bis repetita ?

Après ces exécutions capitales, on eut droit à une rencontre beaucoup plus équilibrée. La première tête de série, Maryna Chernyshova, en fut la malheureuse victime. Malheureuse, pour la bonne raison que l’Ukrainienne (pourtant nettement mieux classée) que l’Allemande Julyette Steur lui paraissait intrinsèquement supérieur à tous niveaux. Son style coulé et son aptitude à improviser auraient dû en principe lui valoir l’opportunité de se hisser en demi-finale, d’autant plus qu’elle mena 5/3 dans la première manche et eut l’occasion de la conclure ; mais elle galvauda ses chances en cherchant à terminer de manière spectaculaire deux balles de sets qu’il suffisait de placer tranquillement, le gros œuvre étant achevé. Chernyshova se trouva ainsi embarquée dans un combat intense : elle perdit quatre jeux de rang, tous acharnés. Et le dernier, elle le concéda sur une let irrécupérable. La messe était dire…

Quant au dernier quart de finale, il se distingua des précédents par l’atmosphère qui y présida. Le match se déroula dans une ambiance feutrée car Elissa Van Langendonck et Vinciane Remy ne sont ni l’une ni l’autre des cogneuses. Elles jouent plutôt en touche de balle ; et celle de la Française est remarquable sur le revers, qu’elle lifte ou slice avec une facilité enviable. Son aisance, sur ce coup, lui permet également de déposer de superbes amorties avec effet rétro. On peut d’ailleurs s’étonner que son coup droit ne soit pas d’une qualité comparable, lacune qui explique la relative modestie de son classement (WTA  996). Cela étant, la joueuse malinoise éprouva quelque peine à s’adapter : elle concéda rapidement un handicap de trois jeux (dont deux breaks) qu’elle ne put résorber au cours du premier set. Fort heureusement pour elle, elle se remit de ce qui dut lui paraître une déconvenue. Entre les gouttes – car il commença à pleuviner –, elle  s’empressa d’égaliser aux manches sur un cinglant 6/0 et de forcer une cassure de service pour se mettre à l’avance à 3/1, avance sur laquelle elle vécut jusqu’à la fin du match. Il faut tout de même préciser que, dans les derniers moments, Vinciane Rémy, fatiguée par deux premiers tours ardus, manqua de conviction. Elle abusa des amorties et c’est sur l’une d’elles, manquée, qu’elle déposa les armes au crépuscule.

Jeudi 19 juillet 2018

Point de doute ! Naître à Bree représente le gage d’un bel avenir. Kim Clijsters y vit le jour et l’on connaît son histoire exceptionnelle qui, sur le plan international débuta au Charles-Quint. Puis, le 29 janvier 1999, Lara Salden y naquit. On ne se hasardera pas à dire qu’elle est appelée à devenir numéro un mondiale ; mais on peut assurer qu’elle ne fera pas de vieux os dans les 15 000 $, pour autant que les blessres ne la poursuivent plus. Cette jeune fille, très sympathique par ailleurs, éclabousse en tout cas de sa classe indiscutable le tournoi qui se joue à Ganshoren sur des terrains en excellent état – ce qui est une gageure par les températures actuelles.

Mercredi, Lara n’avait fait qu’une bouchée de la Hollandaise Suzan Lamens. Jeudi, elle a moins bien traité encore la huitième tête de série, la Biélorusse Anna Kuberova dont on peut tout dire, sauf qu’elle est maladroite. Le premier set fut expédié de manière expéditive et le deuxième l’eût été également puisque la Limbourgeoise y mena 5/1 avant de faire l’objet d’une résistance plus âpre. On aurait quelques scrupules à dire qu’elle perdit les deux jeux suivants, dans la mesure où c’est son adversaire qui les gagna, à la force du poignet. Mais la rébellion fut matée séance tenante. Il faut dire que notre compatriote avait les moyens de sa politique. Ses frappes lourdes, qu’elle fit alterner avec de superbes amorties, lui permettaient de passer à l’attaque aussitôt qu’elle l’estimait nécessaire. Ses volées firent merveille et comment ne signalerait-on pas qu’elle fit admirer un smash impitoyable, exécuté entre sa ligne de fond et celle du service. (Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, depuis le début de cette année, elle a déjà remporté deux doubles en compagnie de la Française Camille Sireix, à laquelle elle a uni ses forces : elle jouera ce vendredi la finale de la discipline au Charles-Quint.)

Sur le terrain voisin, Axana Mareen affrontait une autre tête de série, l’Allemande Julyette Steur. Quel contraste ! Et même si comparaison n’est pas raison, on ne peut s’empêcher de considérer que cette demoiselle semble gâcher quelque peu son talent. Depuis l’année dernière, elle n’a guère fait des progrès. Certes, elle a très peu joué depuis l’été dernier – elle fut blessée et on peut supposer qu’elle a privilégié ses études puisqu’elle n’a fêté ses 18 ans qu’en février dernier –, mais il est peu compréhensible qu’elle joue si rarement avec la tête. Habituée à frapper sur tout ce qui bouge, y compris sur les balles les plus difficiles à négocier, elle s’expose en permanence à l’erreur. Après avoir mené 3/0 au premier set, elle les accumula. Elle fut ainsi rejointe, comme il se devait ; elle parvint néanmoins (à la faveur d’un break) à se ménager un tie-break au cours duquel elle commit ni plus ni moins… sept fautes directes ! Dans la seconde manche, elle rafla le premier jeu (blanc) sur le service adverse ; elle s’en contenta, ne sauvant plus ensuite que quatre points en six jeux ! Elle « arrosa » sans penser un seul instant qu’il s’imposait de procéder à un ajustement des bombardements qu’elle prétendait déclencher.

En deuxième rotation, Elissa Van Langendonck qui avait longuement ramé la veille pour écarter Michaella Boev, ne fut pas longue à régler le compte d’une qualifiée hollandaise, Liauw a Fong qui manquait d’atouts dans sa manche pour la contrarier. La fille de Jan relève d’une blessure à l’épaule qui l’obligea dans un tournoi  précédent à servir par le bas ; elle aura été la dernière à se plaindre de conditions aussi favorables et put récupérer ainsi des efforts consentis mercredi, ce qui en prévision de son quart de finale ne passera pas pour un luxe.

Restait la troisième rotation. Ce fut le plus long match de la journée (trois heures vingt), le plus filandreux aussi. Margaux Bovy prit un excellent départ contre la Française Vinciane Rémy. Elle mena 5/2 ; mais elle ne trouva pas la méthode pour empocher la première manche dans la foulée. Elle se fit rejoindre dans le dixième jeu ; elle parvint néanmoins à se mettre à l’avance. Au second set, elle se comporta comme Pénélope qui défaisait la nuit ce qu’elle avait tricoté le jour. Chaque fois qu’elle se mit en position de se mettre hors d’atteinte, elle s’employa avec une constance stupéfiante à se mettre en position de faiblesse. Si elle fit un break-back dans le sixième jeu en revenant de 0/40, elle donna littéralement le onzième jeu et permit à son adversaire d’égaliser aux sets. Et dans le dernier, elle parvint à se faire remonter à 4/4 après avoir mené pourtant 3/0 et 4/1 ! Mais la chance ne repasse pas indéfiniment les plats et la Liégeoise ne survécut pas à la deuxième balle de match.

On signalera encore que le tournoi a perdu sa deuxième tête de série, Clothilde de Bernardi. Malade, elle a dû déclarer forfait, ce qui ne pourra qu’aviver les regrets de Zara De Schutter ; victorieuse mercredi au crépuscule de la Grecque Argyrokastriti, elle aurait marqué les points d’un  quart de finale : pour une entrée en matière, c’eût été un coup de maître. En revanche , la troisième tête, Mirjam Bjorklund (qui fut finaliste l’année dernière) n’a pas traîné e route. Elle a infligé une fameuse punition à l’Espagnole Perera Ros qui fit cependant beaucoup mieux que se défendre.

Mercredi 18 juillet 2018
 
Mardi, toujours béni des dieux, Luc Delory,le juge-arbitre du 15. 000$ organisé par le Charles-Quint, a terminé le premier tour du tableau final. On ne peut pas dire que le début de cette journée fut exaltant sur le plan tennistique ; mais on ne saurait omettre de souligner qu’une double initiative prise en dehors du programme de compétition proprement dit connut un grand succès. Pas moins de 110 jeunes résidant dans les communes de Jette et de Ganshoren ont débarqué dans le club des potron-minet pour suivre une initiation sous la direction de deux entraîneurs de l’AFT. Ensuite, au début de l’après-midi, les meilleurs jeunes de l’école du club ont eu l’occasion d’échanger longuement des balles avec Catherine Chantraine et Margaux Bovy, qui avaient joué leur simple, en première rotation, avec des fortunes diverses.

La première, relevant de blessure, a jeté toutes ses forces dans une bataille beaucoup plus équilibrée que ne le laisse supposer le résultat. Plus agressive que son adversaire, elle se présenta souvent au filet ; maius il n’y connut pas la réussite qu’elle espérait. Quant à la seconde, classée troisième tête de série, elle se défit très laborieusement de Louise Wittouck, bénéficiaire d’une wild-card. Les difficultés qu’elle rencontra avant d’émerger s’expliquent mal car il existait une différence de classe considérable entre les deux joueuses. L’une possède tous les coups, sans disposer d’une arme décisive ; mais l’autre, sur le plan technique, n’a qu’un revers solide à sa disposition. Son service est d’une faiblesse singulière en raison de l’imprécision pathétique de son lancer de balle – il lui fallut plus souvent qu’à son tour s’y reprendre à deux ou trois reprises avant de se déterminer à exécuter sa mise en jeu ! Quant à son coup droit,  pour le moins approximatif, tant la prise dont elle se sert est fermée, il manque d’efficacité. Enfin, on serait bien embarrassé d’avoir à décrire son jeu au filet puisqu’elle n’y monte guère. En revanche, cette jeune personne est d’un courage à toute épreuve, soutenu par une paire de jambes infatigables.

En réalité, Margaux Bovy aurait dû régler cette affaire sans délais ; mais, tendue dans un premier temps, voulut précipiter les choses. Son impatience l’exposa à commettre des fautes parfois invraisemblables, en tout cas indignes de son rang : elles lui coûtèrent d’ailleurs la première manche. Fort heureusement pour elle, elle ne s’énerva pas dans l’adversité. Mais on préfère tout de même ne pas penser à ce qui lui serait arrivé si, au début du deuxième set, elle n’avait pu revenir de 15/40 pour sauver son engagement. Sur ces points décisifs, elle ne laissa rien au hasard ; mais ce n’est pas pour autant qu’elle parut se remettre en selle. Elle dut attendre le sixième jeu avant de prendre le match à son compte à la faveur d’un fléchissement aussi subit qu’inattendu de sa rivale. En alignant six jeux de rang, elle détacha à 2/0 dans le set décisif. Elle toléra une égalisation aux jeux ; mais, en l’occurrence, elle ne fit rien d’autre que s’immobiliser pour mieux sauter. Elle avait enfin déjoué la stratégie simpliste, consternante en définitive, de Louise Wittouck, déterminée (faute de pouvoir faire autre chose, apparemment) à jouer autant que possible haut et long dans l’axe central du terrain pour ne donner aucun angle à la Liégeoise.

Restait une dernière joueuse détentrice d’une wild card : Clara Vlasselaer. Elle fit illusion dans le premier set qu’elle remporta en acculant souvent Vinciane Rémy à une défensive assez stricte que ruinait une faiblesse regrettable en coup droit. La Française retourna cependant le cours des choses grâce à un revers à une main qu’elle hésita trop longtemps à frapper. Du coup, elle put régler la mire : son slice gagna en efficacité et ses amorties, merveilleusement déposées, lui valurent de prendre la direction des opérations et de ne plus la perdre. Ainsi disparut la dernière protégée fédérale. Autant dire que le bilan n’est guère encourageant pour l’AFT et moins encore pour le(s) responsable(s) de la distribution des sésames.

Fort heureusement, le meilleur restait à venir. En début de soirée, on vit Lara Salden passer en trombe dans son duel avec la Hollandaise Suzan Lamens. La Limbourgeoise, qui vient de remporter le 15 000$ de Knokke avec un facilité déconcertante, fit une démonstration. Ses frappes du fond du court furent impitoyables ; ses montées à la volée lui permirent de prouver qu’elle possède une main parfaite. Elle fit notamment une volée basse amortie en revers décroisé comme peu de joueurs peuvent en distiller. Autant dire que cette jeune personne est appelée, sauf accident, à quitter les « Futures » à brève échéance, même si elle eut quelque peine à conclure alors qu’elle menait 6/2 5/2.

On prendra aussi le risque d’avancer que Zara De Schutter ne s’attardera pas non plus dans cette catégorie où elle fait ses premières armes. Dans le marathon qu’elle livra contre la Grecque Marianne Argyrokastriti, elle fit preuve de vaillance, mais surtout d’une maturité exceptionnelle pour son âge. Esthète dans l’âme, toujours prête à prendre des risques, elle eut à se mesurer avec une joueuse assez intelligente pour savoir de quels moyens elle dispose et de quelle façon elle pouvait perturber son adversaire. En cours d’échange, bien souvent, elle ralentit le jeu en multipliant les lobs liftés alors qu’il n’y avait personne au filet ; et cette méthode lui valut autant de points que les « contres » qu’elle asséna avec une rigueur digne d’estime. Cela dit, elle put compter sur le coup de pouce qu’apporte la chance car elle toucha les lignes plus souvent qu’à son tour et, en particulier, sur les points importants.

Dans les trois sets, on enregistra une avalanche de breaks, de même que de mini-cassures dans le tie-break de la première manche qui revint à la joueuse hellène. Ce gain fut déterminant. La jeune Belge (16 ans) parvint à égaliser aux manches en respectant les principes sur lesquels repose son jeu : une offensive chaque fois que cela relève du possible. Las, dans le set décisif, elle connut un passage à vide qui lui coûta trois jeux de suite et la retarda à 4/2. Menée 5/3, elle parvint à refaire surface ; mais elle s’effondra, hélas, au moment critique et s’inclina 7/6 5/7 7/5.
 
Mardi 17 juillet 2018
 
A tout seigneur, tout honneur. A Wimbledon, il revient au tenant du titre de jouer le premier match de la quinzaine sur le central. En l’absence de Mlle Sanchez, qui s’était imposée l’an dernier, c’est la première tête de série, Maryna Chernyshova qui a été appelée à inaugurer le programme du tableau final du 15 000 $ organisé par le Charles-Quint. Et ce fut une agréable surprise de voir cette jeune Ukrainienne (19 ans) à l’œuvre. A la différence de la plupart des joueuses, elle s’attache à jouer aussi souvent que possible sur sa ligne de fond, ce qui lui permet de se montrer agressive et de prendre régulièrement possession du filet où elle a fait valoir une volée digne de respect. Son jeu de fond, par surcroît, ne présente pas de véritable lacune ; il n’y a, en vérité, que son deuxième service qui ne semble pas au niveau de ce qu’il devrait être. Cela étant, on ne s’étonnera guère que son adversaire, Paula Baranano, n’ait pas trouvé la riposte adéquate sur-le-champ. Mal embarquée à 0/2, la joueuse originaire d’Argentine durcit sa défense ; et elle ne manquait pas d’atouts pour  le faire. Grâce à son revers, frappé à deux mains et slicé à une, elle distilla quelques amorties de fort belle tenue et s’employa à soutenir l’échange en courant autant que faire se pouvait. Cela entraîna une cascade de breaks, mais l’Ukrainienne rompit avec cette malédiction à la faveur du septième jeu et jeta les fondations d’une victoire indiscutable en se détachant à 6/3 3/0.

Pendant ce temps, la jeune Pauline Demel (détentrice d’une wild-card) se mesurait à Maria Viviani, sortie des qualifications après avoir balayé Emily Casteleyn. Pour dire les choses simplement, on a rarement vu un match de pareille médiocrité dans un « Future ». On aurait mauvaise grâce à en faire porter la responsabilité par la joueuse transalpine qui, à la recherche d’un classement WTA, se contenta de tenir la balle dans le terrain. En revanche, notre compatriote manoeuvra en dépit du bon sens. Elle prétendit frapper toutes les balles comme si elles pouvaient être toutes jouées de la même manière. Elle commit ainsi des erreurs innombrables et, en particulier, sur les balles courtes qu’il suffisait de placer judicieusement pour gagner le point. Bref, elle fut retardée à 3/0 d’entrée de jeu. On lui reconnaîtra le mérite de s’être accrochée ; mais à 3/4, elle concéda son service en ratant notamment un smash et en égarant un revers. Ce fut le début de la fin : elle ne prit plus un jeu. Certes, elle se battit comme une lionne pendant le premier jeu du deuxième set, au cours duquel elle eut le mérite de vouloir s’approprier le filet ; mais, après l’avoir perdu, excédée par ses propres erreurs, elle baissa les bras – ce qui n’était pas la meilleure façon de montrer sa reconnaissance pour le cadeau fédéral dont elle avait bénéficié.

On put s’inquiéter que Laure Line Glaude ne se montre pas beaucoup plus performante. Le premier set lui échappa en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Rescapée de dernière minute dans le « main draw » (elle reçut la wild-card réservée initialement à Justine Pysson), elle défendit ses chances avec courage à défaut de posséder tous les moyens techniques indispensables à son entreprise. De fait, son coup droit (à la prise si fermée qu’elle lui complique la vie au lieu de la lui faciliter) trop souvent exposé à l’erreur et sa volée incertaine lui jouèrent de mauvais tours, de même que ses amorties difficiles à distiller en raison d’un vent soudainement levé. Elle n’en réussit pas moins à égaliser aux manches, en profitant d’une faiblesse relative du service de Valentina Ivanov. Mais ce sursaut ne représenta rien d’autre qu’un sursis car la manche décisive revint à la Néo-Zélandaise, sans qu’elle n’ait plus à connaître de grands tourments.

L’hécatombe belge se poursuivit avec l’élimination de Justine Pysson. Elle ne fit pas le poids, si l’on ose dire, devant l’Espagnole Meritxel Perera Ros qui paraissait pourtant à sa portée. (La différence de classement ne justifiait guère, en tous cas, la roue de bicyclette qui fut administrée à notre compatriote.) Elle eut la bonne idée de se rebeller ; mais elle eut la mauvaise idée d’abandonner sa mise en jeu à 3/3. Elle ne s’en remit pas.

Heureusement, il restait un duo belgo-belge à l’agenda pour que le pavillon national ne soit pas ramené. Il opposa Axana Mareen à Anaïs Defossez, toutes deux issues des qualifications. La rencontre connut un déroulement étrange car la Flandrienne connut un début pour le moins laborieux. Elle n’eut de cesse de viser les lignes ; l’ennui voulut qu’elle les frôlât avec insistance, mais du mauvais côté : au marquoir, cela se traduisit par un 3/0 sans appel. Elle eut le bon goût de ne pas s’inquiéter et, progressivement, au lieu de donner les points, elle les gagna et prit ainsi la direction des opérations à 4/3, avant de connaître un moment d’égarement de courte durée en perdant blanc son service. Elle aligna ensuite six jeux. A 6/4 et 4/0, elle devait en principe se trouver à l’abri de toute mauvaise surprise. Mais Anaïs Defossez n’est pas une joueuse à accepter une capitulation sans condition. Beaucoup plus près du grillage que de la ligne de fond, elle supporta les assauts permanents dont elle faisait l’objet. Grâce à  son jeu de jambes irréprochable, son obstination fut récompensée. Malheureusement pour elle, Axana Mareen supporte fort bien la pression. Comme elle l’avait déjà démontré la veille dans un tie-break qui pouvait entraîner son élimination, elle fut capable de serrer le jeu. Elle obtint de la sorte son droit d’accès au deuxième tour.

 
Lundi 16 juillet 2018
 
C’est par une température caniculaire que s’est déroulé, lundi (midi !) le dernier tour des qualifications pour le tableau final du 15 000$ organisé par le Charles-Quint. Luc Delory aurait pu utilement programmer les rencontres à 7 heures du matin pour ne pas exposer les joueuses à des conditions aussi difficiles ; mais comme on l’a vu payer de sa personne  et balayer courageusement les lignes du  central  (le terrain numéro 6) avant que Axana Mareenet Eline Audenaert n’en prennent possession, on aurait évidemment des scrupules à lui reprocher quoi que ce soit au sujet de sa programmation savante

Le match de ces deux demoiselles tint en haleine celles et ceux qui prirent refuge sous lemajestueux érable argenté qui ombrage la terrasse du club d’été. Il se prolongea trois heures durant et resta indécis du premier au dernier échange. Axana prit un départ laborieux. Elle perdit d’entrée de jeu son service, ce qui n’est jamais agréable pour personne ; mais, heureusement pour elle, elle rétablit le contact sans traîner. Puis, à 4/4, elle se permit des fantaisies. Sur sa mise en jeu, elle fut retardée à 0/40 ; elle refit son retard, prit même l’avantage, mais elle concéda le break en commettant des fautes engendrées par de coupables négligences au niveau du jeu de jambes. Il n’en fallut pas davantage pour que sa scrupuleuse adversaire fasse main basse sur la première manche. Dans la deuxième, Eline Audenaert eut le tort de prendre le temps de respirer un peu. Menée 3/0 (un break), elle fit l’effort de refaire surface et elle put même penser que, ipso facto, son opiniâtreté serait récompensée d’autant qu’elle profita de fautes déconcertantes de sa rivale : elle servit d’ailleurs pour le match à 5/4. Axana ne l’entendit pas de cette oreille : elle prit l’avance à 6/5, mais ne put éviter de passer par un tie-break avant d’égaliser aux manches. Son jeu décisif, soit dit en passant, fut époustouflant : sans la moindre prudence dans ses coups, elle aligna cinq points gagnants à 2/2. On pouvait la croire enfin lancée ; mais elle retomba dans ses errements dont sa rivaleprofita méthodiquement en ripostant généreusement à toutes les attaques non décisives dont elle fit l’objet. Finalement, le marquoir afficha 4/4 ; mais, à ce moment crucial, Mareen fit preuve du plus grand sérieux ; elle ne donna plus rien et obtint ainsi son sésame pour le tableau final. 

Pendant ce temps, sur le terrain voisin Anaïs Defossez en décousait avec Diana Chehoudi ,qui  avait dû livrer déjà de très longues batailles pour atteindre le troisième tour des qualifications. Cette dernière le paya comptant… Retardée à 5/2, elle dut faire appel au kinésithérapeute. Grand bien lui fit : sa démarche lui permit de refaire surface au dixième jeu, de disposer aussi d’une balle de set à 6/5 ; mais notre compatriote qui lui faisait face, en ramenant toutes les balles (sans que l’on puisse la qualifier de « remballette ») finit par arracher un tie-break qu’elle remporta après deux heures (!) de lutte et en alignant à 3/5 les quatre points dont elle avait besoin. Les bases de sa victoire furent ainsi assurées car Chehoudi, pourtant plus complète (elle possède une jolie volée dont, selon toute apparence, Anaïs n’est point nantie), fut prise de crampes à 4/1 et contrainte de déposer les armes : n’étant plus en mesure de poursuivre le combat.

Une troisième joueuse belge força ensuite l’accès du tableau final et ce fut assurément la belle satisfaction de la journée. Zara De Schutter (seize à peine, rappelons-le) se tira d’affaire, non  sans mal, dans son duel avec la Croate Karla Kilic. Elle parut quelques instants désemparée au début du match quand une corde de sa raquette rendit l’âme. Elle en perdit sa mise en jeu ; mais rétablissant l’équilibre à 3/3, elle put croire qu’elle entamerait une promenade de santé. De fait, son tennis fluide et précis paraissait devoir lui valoir les meilleures satisfactions : elle jouait le coup juste et débordait son adversaire sans difficulté. Excès de confiance ? Déconcentration ? Toujours est-il qu’elle perdit soudain de sa superbe. Elle fit de mauvais choix et perdit pied à telle enseigne qu’on eut même l’impression de la voir « balancer » le dernier jeu du premier set. Elle se reprit fort heureusement, mais la joueuse croate avait trop conscience de pouvoir passer l’obstacle pour baisser les bras. La deuxième manche fut donc âprement disputée, à la différence de la dernière : Zara prit, en effet, le large à 5/1 et si elle abandonna encore deux jeux, elle ne tarda plus à donner le coup de grâce. 

Les deux dernières Belges encore en lice, Vicky Van de Peer et Emily Casteleyn, ne connurent pas la même bonne fortune. Elles s’inclinèrent en deux manches ; mais la première se montra plus déterminée à résister devant l’adversité que la seconde.      

 

Dimanche 15 juillet 2018
 
La deuxième journée des qualifications du 15 000 $ organisé par le RTC Charles-Quint s’est jouée, comme la veille, sous un soleil de plomb, ce qui n’aura pas incommodé outre mesure les trois joueuses grecques convoquées à la fine point de l’aube dominicale (11 heures). Des trois, il n’en reste plus qu’une , Marianne Argyrokastriti, qui a balayé sa compatriote Danai Petroula. Quant à Sapfo Sakellaridi, elle a sombré dans la tempête déclenchée par Axana Mareen. Cette jeune Belge, tel Zeus, possède de la foudre dans le bras et elle ne s’est pas privée du plaisir de s’en servir. Elle se montra dominatrice d’un bout à l’autre de la rencontre en spéculant sur la lourdeur de ses frappes ; mais faute de varier sa stratégie, relevant du bombardement systématique, elle commit quelques erreurs qui la retardèrent dans ses entreprises. Elle se mit même toute seule en difficulté dans la première manche quand, menant 5/2, elle fut embarquée dans deux jeux difficiles, qu’elle perdit, avant de faire un break rassurant. Il faut dire que l’adversaire de Mareen possède un service tordu (vaguement coupé et frappé à peine plus haut que l’épaule) qui l’expose à des attaques immédiates auxquelles répondre n’est pas simple, malgré la qualité de ses coups du fond. Dans le deuxième set, les choses se simplifièrent pour elle dès qu’elle eut opéré une cassure de service à la faveur du quatrième jeu qu’elle s’appropria blanc. Cette victoire acquise, on peut tout de même se demander pour quelle raison, Axana n’a pas hérité d’une des quatre wild-cards (aux mains de la Fédération) que sa jeunesse et son talent méritaient amplement.

Une autre jeune personne qui aurait pu entrer dans le tableau final, sans passer par le purgatoire des qualifications, n’est autre qu’Eline Audernaet. Cette demoiselle détient des moyens techniques considérables et une paire de jambes alertes (elles lui furent très utiles pour neutraliser la campagne d’amorties dont elle fit l’objet) ; mais il lui manque malheureusement une musculature adaptée à ses ambitions. Cela dit, elle eut bien du mérite : pour éliminer Gaia Squarcialupi, elle dut s’y reprendre à deux fois stricto sensu. Elle croyait bien en avoir fini quand, après avoir empoché difficilement la première manche, elle se détacha à 5/1. Il lui restait à conclure ; mais à 5/2 en sa faveur, l’Italienne manda le kinésithérapeute qui diagnostiqua une contracture au niveau du quadriceps de la cuisse gauche... Trois minutes de massage suffirent à remettre la grande blessée sur pieds et, plus encore, à déstabiliser la jeune Belge : celle-ci perdit le set et il lui fallut combattre ensuite très durement avant de s’imposer aux dépens d’une joueuse aux frappes élégantes et au toucher de balle respectable.

Une troisième Belge a obtenu son sésame pour le tour suivant : Emily Casteleyn. Longue comme un jour sans pain, elle a profité comme il se devait de la qualité de son service pour mettre sous pression la Française Maelys Bougrat. Le premier break opéré pour mener 3/1, elle fit l’essentiel dans le jeu suivant quand menée 30/40 sur sa mise en jeu, elle asséna deux aces et une première balle déterminante qui lui valurent de préserver son avantage. L’essentiel était fait. La seconde manche fut cependant un peu plus compliquée, le huitième jeu en particulier quand Emily dut lutter longuement pour préserver la cassure qu’elle avait opérée précédemment.

Deux autres de nos compatriotes firent en sorte de rejoindre le camp des vainqueurs. D’abord Anais Defossez, un trotte-menu qui galopa longuement après la perte du premier set face à l’Espagnole Carlota Molina Megias ; ensuite Vicky Van de Peer. Cette dernière construisit son succès à partir de sa ligne de fond. Un service puissant et des frappes intéressantes lui ont apporté ce qu’elle en attendait ; mais il est regrettable qu’elle ne se donne pas la peine de suivre parfois ses attaques au filet, ce que sa rivale, Anna Ukolova (demi-finaliste au Zoute, vendredi dernier) manque rarement de faire – hélas parfois à tort, sur des mises en jeu insuffisantes ou des frappes inconsistantes. La Russe aurait dû cependant égaliser aux manches car elle mena 4/1 et service à suivre, avant de s’incliner 6/3 7/5.

En fin d’après-midi, les rares spectateurs qui ne suivaient pas la finale de la coupe du Monde de football eurent la chance de découvrir une joueuse d’une trempe que l’on peut qualifier de remarquable. Il faut retenir le nom de Zara De Schutter, une jeune sociétaire du SDI (VTV). Elle fêtera ses 17 ans en décembre prochain ; et, à son âge, elle témoigne d’une maturité étonnante. Elle sait profiter de toute la géométrie du terrain et varie ses rythmes. Si l’on ajoute à cela que tous ses coups de grand style – y compris son service – ne pourront que gagner en qualité, on ose dire que cette adolescente a un bel avenir devant elle. Le fait est que, dimanche soir, elle se défit de l’Italienne Francesca  Dell’Edera, qui l’obligea à surmonter ses doutes quand à 6/1 et 4/1, elle se fit remonter à 5/5 ; mais elle serra le jeu et convainquit qu’elle aussi eût mérité une « wild-card »…

 

Samedi 14 juillet 2018

 
RTC Charles Quint organise pour la vingtième fois son tournoi comptant pour le circuit ITF. Il s’agit d’un défi considérable pour tout club dans la mesure où la Fédération internationale a décidé l’an dernier d’augmenter la dotation réservée aux joueuses : celle-ci est passée de 10 à 15 000 $, ce qui complique la tâche des organisateurs, que dirige Jacques Maes. Ils ont été contraints de solliciter des sponsors, que la situation économique compliquée du moment incite à la prudence. Cette situation a pour corollaire de réduire le nombre d’épreuves organisées en Belgique, ce qui n’est pas l’idéal pour ses jeunes élites qui souhaitent embrasser une carrière professionnelle.

Si l’on en juge par le nombre de joueuses belges qui se sont inscrites dans les qualifications (16 sur un tableau de 48) de l’Iris Ladies Trophy, on peut considérer que leur enthousiasme mériterait d’être mieux pris en considération, même si à leur niveau, somme toute modeste, il n’y a pas grand monde pour susciter des espérances, comme il y a deux décennies quand Kim Clijsters remporta le tournoi du Charles Quint et, par la même occasion, ses premiers points WTA.

En attendant que l’on découvre une perle comparable à l’ancienne numéro un mondiale sous le ciel (bleu azuréen) de Ganshoren, on se contentera de signaler que, sous la houlette du juge-arbitre Luc Delory, quelques-unes de nos compatriotes ont franchi le premier tour : Eliane Audenaert, Malin Leysen, Anais Defossez,  Emily Casteleyn et Zara De Schutter ont franchi le premier obstacle. Mais le chemin reste long avant d’atteindre le tableau final : ces demoiselles auront encore deux tours à passer. Ce sera l’occasion de juger des progrès éventuels réalisés par la jeune Axana Mareen, dispensée  du premier tour grâce à son statut de troisième tête de serie ; l’an dernier, rappelons-le, elle avait fait une entrée fracassante sur le circuit à la même époque.